Par moment je m’interroge de savoir s’il n’y aurait pas plus d’écrivains que de lecteurs. Sans doute est-ce superflu mais je veux espérer que tous les apprentis écrivains qui visent des sommets grâce à leurs histoires, à leur talent, sont sans illusions ? De toutes façons nombre d’entre-eux, d’entre-nous, découvrirons vite que gagner sa vie par le roman, l’écriture est un pari bien plus difficile que de gagner au loto. Les pourcentages laissés par les éditeurs sont dérisoires et le retour sur investissement pour les auto-édités à succès sont très rarement satisfaisants. Du temps où mes livres se vendaient pourtant bien, j’en étais arrivé à la curieuse conclusion qu’une seule de mes conférences pour raconter « ce que je m’étais donné le mal d’écrire dans le livre », me rapportait plus que les droits de l’année !

Alors désormais, comme vous sans doute, j’écris pour le plaisir, pour faire la nique au Covid, pour bluffer mes gosses, avoir l’admiration de mes voisins, la paix avec mon épouse (sauf lorsqu’elle me relit) en attendant de rencontrer un hypothétique lecteur. Pour cela, sur Facebook et d’autres plateformes, on ne compte plus les initiatives destinées à valoriser l’écriture des milliers d’écrivains aventureux. Dans mon jargon de consultant, cela consiste à envoyer « des experts parler avec des experts », en d’autres termes chercher ses lecteurs chez les auteurs. Je suis trop âgé pour mettre cela en route mais ne pourrait-on pas, chères auteures et auteurs, envisager de créer une association des auteurs qui accepteraient d’alimenter une bibliothèque virtuelle où les internautes pourraient venir piocher à la demande après avoir payé une cotisation d’adhésion mensuelle, trimestrielle ou trimestrielle. En d’autres termes assurer un service de location aux lecteurs des ouvrages auto-édités. Rien de révolutionnaire à vrai dire, Google Play et Amazon propose des lectures découvertes d’auteur sur quelques pages. Je pense possible de faire mieux et surtout plus rémunérateur pour les aventuriers en question.

Cette plate-forme, sorte de club de lecture disponible en ligne, pourrait même devenir un outil de promotion auprès des libraires et une référence pour les livres brochés. Grâce à la mutualisation des volontaires qui y abandonnerait une part de leurs revenus, cette « auto-distribution » assurerait une promotion des auteurs et des ouvrages, un service pouvant aller jusqu’à créer des passerelles directes avec des librairies au travers d’un charte de coopération. Mes quelques entretiens avec des libraires les montrent réservés faute de fiabilité (livraison/distribution) et réticents sur les garanties de marges commerciales. Problèmes qui pourraient être résolus par l’organisme qui gèrerait l’association des auteurs auto-édités. Après tout, on a vu des plateformes communautaires se constituer pour la musique, l’hôtellerie, les taxis, le cinéma ou la restauration, pourquoi pas pour nous nourrir l’esprit de tous ces talents qui naviguent à vue sur FaceBook ?

Merci de faire circuler… surtout si cela existe déjà!

 

Précédent

Des verres de vue pour les chasseurs corses

Suivant

Découvrez la playlist de la saison I : la Pianiste de la Légion Rouge

A propos de l'auteur

Denys

Denis Ettighoffer, est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses nombreux livres sont autant de contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Le voilà lancé dans une aventure comme il les aime, être reconnu à la fois par son imagination (pas le plus dur !) mais aussi comme un bon artisan de l’écriture romancée ( et ça c’est pas gagné !)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir aussi