Résumons : Pour démontrer que Tapie était un gredin, le consortium les avocats du CDR ont tenté de faire croire que BT s’était déguisé en Me Lagarde pour ordonner un arbitrage destiné à stopper des années de procédures. Puis BT s’est arrangé pour que les membres de l’arbitrage soient de vieux copains – considérés sans honneur ni honnêteté par le CDR – qui ne pouvaient rien lui refuser. BT, véritable Lupin des années 2000, s’est ensuite glissé dans la réunion d’arbitrage afin de réclamer les sommes avantageuses qui lui sont reprochées aujourd’hui. Cette affaire de cornecul montée pour justifier la dénonciation d’une mauvaise affaire faite par l’État, ordonnée par la future présidente de la BCE, vient d’être stoppée en correctionnel par des magistrats courageux. Elle est une magnifique démonstration de la malhonnêteté de la nomenklatura française dont la partie gauchisante ne pouvait admettre la « trop bonne fortune » du gredin en question. Je doute que le ministère public, désavoué dans sa lutte pour justifier l’annulation de l’arbitrage, lâche l’affaire. A moins qu’un ministre de la justice un peu moins naïf ou un peu plus rigoureux ne sonne la fin de la partie. Je n’ai pas d’action chez Mr Tapie mais difficile de voir un acte de justice dans l’obligation de rembourser les sommes qui lui avaient été attribuées par un arbitrage désormais sans tâche. Maintenant mon lecteur pourrait passer quelques minutes ici, avant de se faire rafraîchir la mémoire sur ce qu’est l’histoire des adversaires de BT, le Consortium de Réalisation. Rappelons que le Consortium de réalisation (CDR) est une structure chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais après sa quasi-faillite en 1993. J’invite vivement le lecteur à visiter le site qui relate de curieuses pratiques de copinages de ce consortium se soldant par la perte d’actifs à hauteur de 16 milliards d’euros. Au final, j’aimerai bien que les journalistes regardent un peu plus loin que le bout de leurs souliers lorsqu’ils évoquent « l’affaire Tapie » … question d’honnêteté intellectuelle. Cela nous fera du bien.

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Interprètes rebelles

A propos de l'auteur

Denys

Denis Ettighoffer, est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses nombreux livres sont autant de contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Le voilà lancé dans une aventure comme il les aime, être reconnu à la fois par son imagination (pas le plus dur !) mais aussi comme un bon artisan de l’écriture romancée ( et ça c’est pas gagné !)

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