Les armées russes, mal préparées, devaient faire face sur un front de bataille de 6 000 kilomètres, qui partait de la Finlande, des pays baltes, couvrait la Russie blanche avec Moscou en englobant l’actuelle Biélorussie, l’Ukraine et la Crimée, la région du Don (Stalingrad) et le Caucase et enfin le Turkestan. Un défi stratégique dont peu de militaires peuvent se vanter de l’avoir jamais abordé. Dès les premières heures du 21 juin 1941, la Luftwaffe avait détruit 50% de l’aviation russe. La Wehrmacht avançait si vite qu’elle ne cessait de faire des centaines de milliers de prisonniers ce qui affectaient le moral des troupes malgré le soin du Politburo de cacher la réalité des défaites. Elles s’enchaîneront durant des semaines alors que l’état-major russe à Moscou voit tomber Bialystok, Minsk, Riga au nord, Smolensk, puis Viazma avant de voir l’Ukraine céder à son tour après une dure bataille autour de Kiev.
L’Ukraine, berceau de la Russie blanche, la Géorgie, patrie de Staline, seront libérés des mois plus tard au prix de plusieurs centaines de milliers de morts. Une bataille épuisante qui se terminera en février 1943 avec la reddition de la 6eme armée allemande. L’ultime bataille de Koursk, du 5 au 23 juillet 43, sera sans doute la confrontation de chars la plus célèbre de toutes les guerres. Plus de 500 000 allemands sont massés sur un front gigantesque avec l’ordre de défoncer le dispositif russe. Les allemands y perdirent plus de 2000 chars, 1500 avions et 100 000 hommes tués en moins d’une semaine. Le front s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres, jusqu’à Donetz, qui sera abandonné précipitamment par l’ennemi en août. En 1944, les russes engagent à leur tour l’offensive sur l’ensemble des pays belligérants faisant subir à leur tour défaite sur défaite aux allemands. Au sud, à partir de l’Ukraine, les généraux russes reprennent l’initiative et s’emparent à leur tour du matériel allemand, des milliers de camions, de canons auto tractés et de chars. A Viborg, au nord les finlandais, alliés de l’Allemagne, craquent sous la poussée de l’armée rouge. En novembre de la même année, les jeux sont faits, les fronts allemands malgré de terribles engagements cèdent de partout, en Hongrie, à Autriche, en Pologne, en Roumanie, en Tchécoslovaquie, en Slovaquie et bientôt en Allemagne où les russes arriveront le 12 janvier 1945. Libérateurs pour les uns, nouveaux maîtres pour les autres. Mais à quel prix ! Plus de 11 millions de morts. Des morts – vite enterrés – qui auront servi à la gloire des nouveaux maîtres du Kremlin.
La guerre terminée, écœurés du traitement réservé aux cadres militaires survivants certains devinrent des membres de la Légion Rouge. Voir « La Pianiste de la Légion Rouge »