Quel que soit le damier géopolitique concerné, le conflit quasi permanent entre la Russie et les États-Unis ne semble pas près de s’apaiser. Poutine est accusé par les différentes commissions américaines de protéger les mafias en l’accusant de liens avec le crime organisé, de corruption, de blanchiment d’argent et de propagande. Pourtant l’histoire politique de l’Amérique ne manque pas d’exemples de collusions entre politiques et gangs de la mafia. Mais apparemment la mémoire américaine se veut sélective et le besoin de noircir le tableau afin de justifier le maintien d’une tension entre les deux nations, toujours aussi fort. Inutile de dire que l’arrivée de la chaîne « Russia To Day » dans le paysage audio-visuel hexagonal et plus largement européen, n’a pas été salué par beaucoup d’enthousiasme. Pourtant pour Ouichine, le directeur de la DSDO à Moscou, la question méritait d’être posée, RT allait-elle devenir la voix du maître de la Russie ou celle plus simplement de la Russie ? L’ostracisme vétilleux affiché des médias et des organismes de contrôle lui paraissait au moins aussi suspect que les bonnes intentions « démocratiques » formulées par la chaine Russia to Day. Bref, la chaîne russe, outil de communication supposé subversif de Poutine, faisait tâche dans le paysage médiatique européen. Les autres – labellisés médias de l’Ouest – restaient naïvement habillés de droit à nous faire avaler n’importe quels fakes news. Pour Ouichine, qui pensait à la manipulation du gouvernement américain pour justifier sa guerre contre l’Irak, les uns valaient bien les autres. Aucun ne manquait une occasion de donner une vision anxiogène de la société de l’ennemi supposé, en diffusant autant que possible des images négatives et sinistres.  Pour connaitre les deux, Ouichine y voyait surtout autant d’indices révélateurs de la sinistrose de sociétés qui ne pouvaient exister qu’en se trouvant un adversaire à détester, un modèle à craindre ou à haïr. Personne n’était dupe sur le fait que RT était bien un outil de propagande du régime russe mais il était aussi le moyen de connaitre mieux les ressorts et les arguments de sa politique de communication. Pour Ouichine s’était un bon vecteur pour mieux faire connaitre la société russe. Cela avait été le cas lors de l’ouverture d’Al Jizera pour mieux connaitre les pays arables. Mais cela paraissait apparemment bien secondaire aux observateurs dits « occidentaux ». On mettait encore dans le même sac la voix des maîtres et les cris de leurs victimes.

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A propos de l'auteur

Denys

Denis Ettighoffer, est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses nombreux livres sont autant de contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Le voilà lancé dans une aventure comme il les aime, être reconnu à la fois par son imagination (pas le plus dur !) mais aussi comme un bon artisan de l’écriture romancée ( et ça c’est pas gagné !)

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