… Mais cesser de taper sur vos ainés. Si vous viviez comme eux vous n’en seriez peut-être pas à regretter le départ de Nicolas Hulot. J’ai reçu ce texte d’un ami. Je ne résiste pas …

Quand la vieille femme a choisi le sac en plastique pour ses produits d’épicerie, une demoiselle qui la suivait dans la file lui a reproché, mi-figue mi-raisin, de ne pas se mettre au « VERT ». Et, de façon plutôt désagréable, s’est permis de commenter à voix haute l’insouciance de la vieille dame. De sa diatribe, je ne compris pas grand-chose, sinon que la génération de la vieille femme ne comprenait tout simplement pas le mouvement environnementaliste ; que seuls les jeunes allaient payer pour la vieille génération qui avait gaspillé toutes les ressources ! Et d’en rajouter.  » Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépend. C’est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l’environnement dans votre temps ! » La vieille femme qui, Dieu merci, ne perdit pas son sang-froid, s’est tournée vers elle et, tranquillement, lui a répondu :

– Mademoiselle donneuse de leçon, désolé, si de notre temps, nous n’avions pas le mouvement vert, on rapportait les bouteilles de lait, les bouteilles de Coke et de bière au magasin. Le magasin les renvoyait à l’usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau. On utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises. À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement vert. En mon temps, on montait l’escalier : on n’avait pas d’escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux. On marchait jusqu’à l’épicerie aussi. On ne prenait pas un bolide coûteux à nourrir chaque fois qu’il fallait se déplacer de deux coins de rue. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas votre mouvement vert. À l’époque, on lavait les couches de bébé ; on ne connaissait pas les couches jetables. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge ; pas dans une machine énergétique avalant des milliers de KW/heure. On utilisait déjà l’énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher nos vêtements. À l’époque, on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d’un frère ou d’une sœur à l’autre. C’est encore vrai ! On ne connaissait pas le mouvement vert. À l’époque, on n’avait qu’une TV ou une radio dans la maison ; pas une télé dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d’une boîte de pizza, pas un écran géant. Dans la cuisine, on s’activait pour brasser les plats et pour préparer les repas ; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts. Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait des rembourrages comme du papier journal ou de la ouate, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique. À l’époque, on utilisait du « jus-de-bras » pour tondre le gazon ; on n’avait pas de tondeuses à essence. À l’époque, on travaillait physiquement et on n’avait pas besoin d’aller dans un club de santé pour maigrir ou garder la forme en courant sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité. Mais, vous avez raison : on ne connaissait pas le mouvement vert. A l’époque, on buvait de l’eau à la fontaine quand on avait soif ; on n’utilisait pas de verres ou de bouteilles en plastique à chaque fois qu’on voulait prendre de l’eau. On remplissait les stylo-plumes au lieu d’acheter un nouveau stylo ; on remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir tout simplement à chaque rasage. À l’époque, les gens prenaient le tramway et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l’école au lieu d’utiliser la voiture familiale et Maman comme un service de taxi de 24 heures. On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multiprises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d’aujourd’hui ». Mais, c’est vrai, nous ne connaissions pas le mouvement vert.

La vieille dame avait raison : à son époque, on ne connaissait pas le mouvement vert; mais on vivait chaque jour de la vie dans le respect de l’environnement. Se mettre au vert va devenir à la mode. Nous les anciens, les pervers de la consommation matérialiste, on va laisser à nos jeunes une niche « verte » de quelques 600 000 emplois nouveaux. De quoi ils se plaignent nos écolos et qu’attendent-ils pour investir dans les entreprises vertes au lieu de se plaindre !?

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A propos de l'auteur

Denys

Denis Ettighoffer, est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses nombreux livres sont autant de contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Le voilà lancé dans une aventure comme il les aime, être reconnu à la fois par son imagination (pas le plus dur !) mais aussi comme un bon artisan de l’écriture romancée ( et ça c’est pas gagné !)

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