La réputation des « bonnes maisons » a toujours été un facteur de confiance envers une entreprise. Il en va de même des familles, des écoles, des villes mais aussi des pays. Au point que l’évaluation de cette réputation, à tout bout de champ, est devenue un sujet constant dans la presse et les médias en général.  Ceux d’entre nous qui voyageons un peu ont l’occasion de peser la réputation de la France à l’étranger.  Disons-le nettement, elle n’est pas mauvaise… pour ceux de nos relations à l’étranger qui n’en connaissent que les mythes !

Les françaises sont belles, on y fait la mode, la cuisine est exceptionnelle, nos villes sont magnifiques. On nous envie la qualité de la vie due à nos systèmes sociaux et nous restons le « pays des droits de l’homme ». Voilà pour les clichés sympathiques. Mais lorsqu’on s’intéresse aux écrits de nos voisins à notre sujet, cette vision flatteuse se déforme quelque peu. Pour dire les choses simplement, ceux qui nous connaissent pensent que nous sommes des gens compliqués pour ne pas dire des ch… ! Vite sur le qui vive, dans la méfiance ou la suspicion et surtout très vite dans la mauvaise foi. Pas étonnant que nous soyons les champions du monde du pessimisme collectif !

Pour le site du suédois Finn Skogaard, Living & Working in France , beaucoup d’étrangers ont une image idyllique et romantique de la France. « Mais si certaines images ne sont pas nécessairement fausses, elles ne représentent qu’une petite partie de la réalité française. Ne présumez pas que les français sont amicaux, il n’en faut pas beaucoup pour les voir se transformer en relations désagréables. Par exemple, vous voilà en train de demander une réparation dans un logement loué. À cette occasion, de nombreux Français vont instinctivement vous accuser d’avoir rompu l’équipement, sans avoir rien fait pour trouver la cause du problème. Vous trouverez de nombreux endroits où l’on protégera l’habitant local contre vous, peu importe qui a raison. Cela comprend les fonctionnaires tels que les juges, huissiers de justice, les notaires, les soi-disant experts judiciaires, des maires, le personnel de l’administration locale et beaucoup d’autres, même si vous êtes plus susceptible de trouver cette tendance au favoritisme dans les campagnes que dans les villes. Pour les Français, leurs droits sont quelque chose que Dieu leur a donné qui passent avant tout les droits que d’autres pourraient avoir. Leurs droits sont indéniables et obligatoires. Vous entendrez parler de droits de faire des erreurs, les droits de grève, les droits aux congés, aux congés maladie, aux week-ends, à la pause-déjeuner, etc., et bien d’autres droits. Si un garage oublie de serrer les roues de votre voiture, vous pouvez être informés qu’ils ont le droit de faire des erreurs, et vous comprendrez que vous êtes une nuisance de vous plaindre. Ne vous risquez pas à vouloir changer cette mentalité. Votre interlocuteur français peut paraître détendu lorsque vous lui parler de cette particularité du laisser-faire français, mais personne ne veut assumer la responsabilité de quoi que ce soit. »

Qu’en conclure !? Pour nos voyageurs, ce paragraphe pourrait décrire des comportements usuels partout dans le monde, en Irlande, en Roumanie, en Russie, en Italie et dans bien d’autres contrées du globe. Ce qui en fait la spécificité ce sont les contradictions que Finn Skogaard souligne à l’envie. Nous avons les trains les plus rapides du monde mais aussi un grand nombre de grèves pour les immobiliser. Nous sommes le pays de la gastronomie mais les consommateurs français mangent de la malbouffe. La France affiche son exception culturelle mais ses programmes de télévision ne sont pas d’un niveau intellectuel plus élevé qu’ailleurs. On y parle en permanence d’égalité et d’équité mais leur application est bien moins commune que dans les pays nordiques. Le cynisme et la malhonnêteté y sont courantes, nous dit-il, en signalant le livre d’Eric Dupin, « Une société de chiens ». Et de conclure avec cet auteur, c’est l’envahissant système administratif et étatique français et son système économique obsolète qui fait de la vie des français une lutte permanente qui ne peut que les rendre plus égoïstes et cyniques face aux libertés que s’autorisent les pouvoirs en place. Au fond notre auteur n’oublie de dire qu’une chose : nous ne sommes pas une sociale démocratie exemplaire.

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A propos de l'auteur

Denys

Denis Ettighoffer, est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses nombreux livres sont autant de contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Le voilà lancé dans une aventure comme il les aime, être reconnu à la fois par son imagination (pas le plus dur !) mais aussi comme un bon artisan de l’écriture romancée ( et ça c’est pas gagné !)

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