Suivre « La pianiste de la Légion Rouge » m’avait déjà fait voyager dans des Pays de l’Est, que je connaissais mal. J’y avais découvert des mondes politico-mafieux cruels criants de vérité. Avec « La rescapée de l’Ile des Fous », je me suis retrouvée de plain-pied avec Arianna/Armonie amnésique de son passé, vivant désormais auprès d’un couple au parcours peu banal sur une minuscule ile grecque. Dans cette suite on s’attache aux nombreux personnages tous fascinés par Arianna devenue une jeune fille déroutante, hypersensible à la musique, audacieuse et dure avec elle-même. Cette héroïne de cinéma au profil psychologique très fouillé semble capable d’affronter toutes les difficultés – et elles ne manquent pas – pour faire aimer la musique. Sa musique. En raison de mes affinités avec l’histoire de l’Allemagne, j’ai particulièrement apprécié les passages sur l’Histoire tourmentée de la RDA. Ils servent de cadre à certains épisodes et font témoigner des personnages qui, par leurs histoires personnelles, nous éclairent sur des réalités sordides des années de plomb, ce qui n’est pas si courant.
Un moment inoubliable avec ce second tome, qui est plus intense que le premier. Un concept ingénieux de mêler lecture et musique. Un vrai chef d’œuvre. Une lecture prenante, enrichissante, très bien documentée et bien exploitée. On ne s’ennuie pas, des rebondissements, des descriptions, nous happe dans cette lecture. C’est beau avec une écriture fluide, simple, agréable. Des personnages que nous connaissons déjà grâce au tome 1, qui sont toujours aussi touchants et attachants. D’autres que nous avions survolés sont bien plus présents ici, décrits avec minutie et utilisés de manière à mieux les connaitre. Des nouveaux que nous aimons tout autant. Un régal avec ce récit. Hâte de découvrir la suite. Je vous le conseille chaudement.