Qui pourrait oublier Arianna Bolhmen-Tchekhov après son passage remarqué à Saint Jubien ? Souvenons-nous combien elle a fait parler d’elle après s’être quasiment emparée de l’orgue de l’église du village au grand ravissement des paroissiens et de son curé. Après sa nouvelle disparition qui a couté la mort au regretté chef d’orchestre Drago Doudko, nous apprenons qu’Arianna vient d’acheter sa maison avec l’accord de sa fille Inga.

Selon notre enquête, Arianna Bolhmen, née Tchekhov a commencé ses études de piano dès l’âge de 3 ans avec sa mère professeure de musique. Sa famille d’origine russo-géorgienne était installée en Ossétie du Sud. Les conflits incessants en Ossétie et les tensions entre les pro-russes et les pro- géorgiens feront qu’elle ne sera repérée que très tard. Elle est enlevée à sa famille par Jonas Raveszac, Parrain de l’organisation criminelle la Légion Rouge. On reste sans nouvelles d’elle durant des mois. Elle a 13 ans passés lorsqu’elle réapparait en public au Paliashvili Opera à Tbilissi en Georgie lors du concert de fin d’année pour disparaitre à nouveau après la mort de ses parents et la disparition de son frère Simon. On la retrouve un an plus tard à se produire dans des palaces de la côte entre la Turquie et la Crête pour disparaitre à nouveau. On sait aujourd’hui qu’Arianna a réussi à s’évader du yacht où elle est retenue prisonnière, non sans se blesser gravement. Frappée d’amnésie elle est recueillie en mer par un couple allemand, Dieter et Anna Bolhmen, vivant dans l’ile de Gavdos où son talent fait le bonheur des iliens.

Après la mort accidentelle d’Anna, elle se retrouve à Salzburg où elle se fait remarquer d’un responsable de l’université de musique de la ville par la qualité et l’originalité de ses interprétations. Elle sera invitée à poursuivre ses études musicales dans la prestigieuse école du Mozarteum qu’elle quittera à la suite de graves problèmes de santé. Libre, artiste de rue, elle joue du violon dans les rues de Salzbourg avant de devenir la vedette d’un café-concert de la ville. Ses interprétations très personnelles de Bach, Schumann, Liszt mais aussi sa fantaisie, lui valent l’estime du grand public qui la découvre par le réseau Internet. Elle fait sensation dans une émission de la télévision autrichienne qui attire l’attention du Parrain dont elle a oublié l’existence.

Un malaise la surprend en pleine représentation et elle doit être opérée d’urgence d’une tumeur au cerveau. A l’issue de quoi elle retrouve la mémoire et les souvenirs de son passé. Profondément traumatisée elle se réfugie en France chez le chef d’orchestre Drago Doudko, natif comme elle d’Ossétie du Sud. A Saint Jubien, elle fait parler d’elle après s’être emparée de l’orgue de l’église au grand ravissement des paroissiens avant de partir pour le festival d’Annecy qui l’a invitée à participer à un concours pianistique. Ce jour-là, elle va dépasser les bornes en ne respectant pas le programme prévu et en interprétant à la façon de plusieurs pianistes connus une partie de sa partition laissant l’orchestre dans le désarroi. Elle sera bannie des festivals pour cela. La forte personnalité d’Arianna Bolhmen Tchekhov est considérée comme clivante. Certains détestent son jeu « sous amphétamines », son goût pour des phrasés pianistiques rapides et rythmés où elle incendie la salle et d’autres pour son goût de la décomposition lente et solennelle « à la Gould » qui la voit différemment attentive à la couleur de chaque note, « soporifique !» s’écrient alors ses détracteurs.

Cela ne semble pas lui poser de problème. Elle devient en 2018 une figure des nuits parisiennes proposant des interprétations classiques ou non « à sa façon ». C’est le moment où elle disparait à nouveau, héroïne involontaire des caprices d’un Parrain amoureux de sa pianiste qu’il considère comme sa propriété. La police européenne aidée par des services anti-mafia français, mais aussi par un allié de la Légion Rouge attaché à la jeune femme, va permettre sa libération en se débarrassant du Parrain.À son retour elle entre dans une période de profonde dépression dont elle se sortira grâce à la musicothérapie. Guidée par son coach musical, de patiente, elle devient finalement une collaboratrice très appréciée de la médecine hospitalière. En parallèle, elle continue une carrière de pianiste soliste et solitaire se produisant dans des cénacles plutôt intimes tout en se refusant à des prestations publiques d’importance malgré les nombreuses sollicitations.

Elle acceptera seulement de se produire à nouveau à Moscou à l’occasion de son hommage musical pour Anna Bolhmen, sa mère adoptive et l’épouse décédée de Dieter Bolhmen, qui l’a sauvée de la mort après son évasion du yacht du Parrain de la Légion Rouge. En 2020 elle revient sur le devant de la scène de la façon la plus invraisemblable en devenant l’héritière d’une immense fortune à l’origine suspecte du Parrain, Jonas Raveszac, disparu dans des circonstances mal connues. Vivant dans une sorte de retraite volontaire, elle jouit pourtant d’une grande notoriété cette fois dans le domaine des applications de la musicothérapie aux personnes névrotiques et en souffrance psychique.

Outre sa carrière de soliste, elle se produit de temps en temps en compagnie de son père adoptif Dieter Bolhmen, violoniste, élève de la célèbre école de musique de l’académie de Leipzig. Elle parle couramment le russe, le géorgien, l’ossète, l’allemand, l’anglais et le français. Elle voyage beaucoup.

Malgré sa grande beauté et un regard qui ne laisse personne indifférent, on ne lui connait pas de petit ami. Par contre on la sait très attaché à Wally Cantare, cantatrice du Kanto Bel à Moscou, dont elle a fait la connaissance lors de son séjour forcé sur le yacht de l’homme d’affaires Jonas Raveszac. Toutes deux sont à l’origine de la création d’une académie musicale soutenu par sa fondation. Nous apprenons qu’elle serait en train de créer à Moscou une école d’initiation et de formation à la musique pour les enfants et les adolescents en déshérence.  Plutôt discrète elle accepte rarement de s’exprimer sinon pour défendre son projet d’académie musicale pour les enfants abandonnés.

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A propos de l'auteur

Denys

Denis Ettighoffer, est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses nombreux livres sont autant de contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Le voilà lancé dans une aventure comme il les aime, être reconnu à la fois par son imagination (pas le plus dur !) mais aussi comme un bon artisan de l’écriture romancée ( et ça c’est pas gagné !)

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