Dès les premiers instants de la toute première écoute, on sait très vite qu’il ne s’agit pas juste de l’esquisse d’une « nouvelle composition ». Dès les premières notes de piano nous entrons dans une histoire chargée de vie et de vies, Erwan nous emmène au cinéma, pas nécessaire de fermer les yeux pour imaginer les époques ou les costumes, la musique vous emporte déjà avec la sensation bien réelle qu’un grand orchestre a été convoqué, chacun livrant sa partition avec des premiers rôles tenus par les cordes, d’abord celles impériales d’un piano, soutenu par une kyrielle de violons. On navigue entre le grandiose et l’intime, dans les fresques de Sergio Leone enchantées par Ennio Morricone, puis le second mouvement nous fait croiser les souvenirs éternels de Fantasia jusqu’à la poésie de l’inoubliable Michel Legrand. Tout le parcours du concerto est pavé d’influences, musique des Balkans, tambours rageurs des Carpates, violons tziganes qui pleurent pour laisser rapidement place à la bande originale d’une histoire, celle qu’Erwan nous propose afin d’illustrer la vie chaotique, dangereuse, dramatique aussi, de cette petite fille, Arianna, qui deviendra une femme volontaire maitrisant ce qu’elle considère comme un art majeur : la musique et ses capacités à faire du bien.
Pour moi qui ai pu écouter la presque totalité de cette création originale, une seule question reste en suspens lorsque le silence se fait, comment prolonger la générosité d’un tel générique ? La réponse est déjà en cours d’écriture prête à accompagner la sortie de « La Reine Rouge », quatrième saison de la Saga Armonie, le nom de scène d’Arianna. La pianiste qui a su résister au Parrain de la Légion Rouge.