Le Parrain de la Légion Rouge, Jonas Raveszac, avait des idées très arrêtées en ce qui concernait la situation politique en Ukraine. Pour lui, en 2014/15, l’Ukraine, région multiculturelle, a vécu un scénario identique à celui de la Géorgie. Soufflant sur le feu, des politiciens européens vont accentuer les rivalités des politiciens ukrainiens désireux de prendre leur revanche sur l’équipe « pro-russe » en place. En accentuant les dissensions ces rivalités ils créeront les conditions d’une véritable guerre civile qui finira par aboutir à une nouvelle partition de l’Ukraine qui y perdra – encerclé par les russes – ses accès à la mer. Les pro-russes récupèrent avec leurs alliés, une partie de leurs territoires historiques, dont la Crimée, durement défendus face aux nazis durant la dernière guerre allant d’Odessa à Kharkiv.

Les Ukrainiens se sont révoltés contre la corruption, contre une élite pourrie, contre un régime qui ne se souciait guère de ses concitoyens, mais pas contre la Russie, faut-il le rappeler. L’Ukraine comme la Crimée, berceau avec le Caucase de la Russie blanche, sont l’équivalent de l’Alsace et la Lorraine pour les français. Les russes ont payé chèrement, par des centaines de milliers de morts, le droit à cette terre qui leur est aujourd’hui contestée par des dissidents plus intéressés de remplir leurs poches qu’autre chose. Le problème de la situation en Ukraine tient au parti des va-t’en guerre des extrémistes des deux camps. Au milieu, encore une fois des millions de braves gens pris en otages par le renouveau d’une guerre froide dans lequel les américains très habilement entraînent les européens. Combien de responsables politiques européens retiennent que Staline était géorgien et savent le nombre d’Ukrainiens qui devenus des chefs de guerre et des héros de la Russie durant la dernière guerre. Nikita Khrouchtchev a passé sa jeunesse en Ukraine, et Léonid Brejnev, dirigeant de l’URSS entre 1964 et 1982, est d’origine ukrainienne. Combien connaissent l’importance que cette région. Les allemands, eux le savaient, dès le départ de leur offensive ils ont visé les matières premières et le grenier à blé de l’URSS.

Contrairement à ce semble croire nombre de commentateurs, Poutine n’avait pas le choix, les américains et leurs alliés européens se sont attaqués à une icône de l’histoire slave. Il ne pouvait pas accepter d’abandonner cette région. Les russes ne l’auraient pas compris et l’auraient jugé faible face aux occidentaux. Ce n’est pas une affaire d’argent ou de poids économique mais bien d’un patriotisme, peut –être surannée mais bien réel qui a mobilisé les troupes anti Kiev. Les maladresses du chef du gouvernement Viktor Ianoukovytch et son régime corrompu auront plus fait pour nous couper de nos compatriotes ukrainiens que toute la propagande des américains. Avec le scénario actuel nous revisitons ce qui s’est passé en 1918, une époque où déjà la partition de l’Ukraine ne cessera de nous poser des problèmes. Il est bien tard maintenant pour ceux des ukrainiens qui se réveillent avec la gueule de bois. Ceux-là ont le sentiment que les projets de l’influence russe comme européenne – poussé par les américains – n’a fait qu’injecter un virus idéologique dans un pays en détresse économique et qui n’en demandait pas tant !

Pour en savoir plus: https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/ukraine-1demo.htm

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A propos de l'auteur

Denys

Denis Ettighoffer, est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ses nombreux livres sont autant de contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Le voilà lancé dans une aventure comme il les aime, être reconnu à la fois par son imagination (pas le plus dur !) mais aussi comme un bon artisan de l’écriture romancée ( et ça c’est pas gagné !)

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